Il y a quelques semaines, j’ai assisté à la soirée « Projet Rap »du Lycée autogéré de Paris. Projet porté à bout de bras par un jeune homme avec beaucoup de talent, Mikinho.
Le lycée autogéré de Paris (LAP) est une alternative certaine à notre système d’éducation traditionnel qui fonctionne sur une base collective. En d’autres termes, les décisions concernant la vie de l’établissement sont prises le plus possible en collectivité et la participation à la mise en œuvre de ses décisions de la part de tous est souhaitable. Il faut préciser que la présence aux cours est libre. Les élèves peuvent réaliser des projets et organiser des évènements par rapport à ses derniers.
En Mars dernier, j’ai été averti de la tenue d’une soirée autour du Rap au sein du lycée. J’ai répondu positivement à l’invitation et je n’ai pas été déçue.
Par la suite, Mikinho, nous a donc accordé une interview exclusive. Nous vous présentons donc, l’acteur de notre quatrième focus, la famille : Mikinho.
Interview réalisée, il y a quelques semaines.
CDG : Bonjour, Mikinho, commençons par ta présentation. Qui es-tu ? Que fais-tu ?
Mikinho : Bonjour, j’me présente Mikinho, dix-huit ans et élève au LAP. Après qu’est-ce que je fais de mes journées ? J’révise, j’taffe sur mes sons, j’capte des meufs. (Rires). J’ai une vie normale, tu vois c’que je veux dire.
CDG : Pourquoi as-tu choisi d’étudier au LAP ?
Mikinho : J’pense qu’ils avaient besoin d’un Prince, non j’rigole (rires) . En vrai, le système scolaire traditionnel me casse les c… Tout le concept du « j’suis le prof, tu te tais » j’adhères pas. J’avais besoin de voir quelque chose de nouveau.
CDG : Au LAP, tu as pris comme projet, le projet rap pourquoi ?
Mikinho : Tout simplement, parce que je le pouvais. De base, c’est le projet « musique-élève » donc il n’y a pas de profs avec nous. Rien que nous et la musique. En réalité, s’il y avait eu des jazzmen, on aurait fait du jazz et ainsi de suite. Comme il n’y avait que des rappeurs, on avait un projet rap.
CDG : Tu as, à ce que j’ai pu comprendre, plusieurs alter ego ?
Mikinho : Ouais, dans ma tête, on est fou.
CDG : Oui, vous êtes fous mais vous êtes combien ?
Mikinho : Je sais pas
CDG : Ceux que tu connais vraiment.
Mikinho : Euh… ( compte). Huit !
CDG : Parlons, de l’un d’entre eux, Le Prince. Pourquoi « Le Prince « ?
Mikinho : En vrai, il existe depuis peu de temps. Le Prince, parce que j’estime avoir acquis un nouveau statut dans la vie. En fait, le truc c’est que moi, j’ai un autre délire, tu vois. J’n’me considère pas totalement comme un humain, psychiquement parlant, j’me sens à part. Du coup, dans mon monde, on va dire que j’ai acquis un autre statut qui fait que je peux me permettre de dire, que je suis Le Prince, tu vois. J’aime bien ce statut, je ne veux pas être Roi pour l’instant. D’ailleurs, les gens respectent ce statut. En réalité, il y en a qui « respectent » le statut en se disant – « Ouais, il dit qu’il est Le Prince bah vas-y c’est le Prince »- et il y en a d’autres qui se disent – « mais il se prend pour qui lui »-. Cela, j’leur pisse à la raie. (rires)
CDG : Quels sont tes points communs avec Le Prince ?
Mikinho : Déjà, on sort du même crâne. Après, on sait tous les deux ce qu’on veut, comment faire pour l’avoir et ce qu’on vaut. Ensuite, Le Prince c’est un prince, tu vois. Il est proche du peuple mais il n’en fait pas parti. Il ne peut pas se permettre tout et n’importe quoi. C’est en ça que nous sommes différents.
CDG : Où cherches-tu ton inspiration ?
Mikinho : Je ne la cherches pas. Déjà parce que depuis mon enfance, je baigne dans ça. Depuis que je suis petit, il y a de la musique en boucle à la maison. Depuis que je suis jeune, je fais des scènes que ce soit à l’école, en centre de loisirs etc…. Juste je raconte ma vie, ça vient tout seul.
CDG : Comment travailles-tu ?
Mikinho : Euh… J’écris en quatre phrases, c’est-à-dire que mes phrases sont écrites comme je les prononce. Par exemple, dans mes SMS je n’écris jamais « que ». Du coup, dans mes textes, s’il faut que je dise « Faut que tu viennes à Lutèce », j’écrierai -Faut que tu viennes-, je sauterai une ligne et j’écrierai – à Lutèce. En vrai, j’écris très peu par rapport à avant où j’écrivais beaucoup. Si j’ai une mélo dans la tête, j’écris et ça vient. Dans le cas où, je n’ai pas l’inspiration complète, j’écris le mot. À un moment donnée, je vais me replonger dans mes textes et ça va venir.
CDG : Te trouves-tu différent ?
Mikinho : Ouais.
CDG : En quoi ?
Mikinho : Déjà, je raconte ma vie. Ce que je raconte, je le vis. J’ai mon univers à moi et j’suis polyvalent. Ensuite, ma manière de poser, elle est différente. À force de travail, maintenant, lorsque tu écoutes un son tu sais quand c’est moi ou pas. Tu ne peux pas faire du Mikinho parce que même moi je ne sais pas le faire.
CDG : Mikinho, parlons de l’album, quels sont les principaux thèmes ?
Mikinho : Euh… L’amour, la folie. Après, il y a beaucoup d’ego trip mais aussi une représentation de ma vision du travail.
CDG : Quand j’ai écouté l’album, j’ai trouvé qu’il allait d’un extrême à l’autre. Lorsqu’on écoute Génie, on ne se dirait pas que tu as écrit C’est qui. Deux alter ego différents, on aimerait bien savoir qui prend le dessus.
Mikinho : Personne parce que je ne dirais pas qu’il s’agit de deux alter ego différents. J’aimerai bien que l’album aille de Porte de Versailles à Aubervilliers tout en sachant d’où ça vient. Que l’on reconnaisse ma patte en sachant que ce sont des univers différents. À travers mes sons différents, je veux montrer ma polyvalence. Je pense l’avoir fait en rendant l’album éclectique mais c’est au public de juger.
CDG : As-tu un problèmes avec les filles ?
Mikinho : Bah non
CDG : Lorsqu’on écoute tes sons, les filles sont des monstres.
Mikinho : Jamais
CDG : Dans Tu veux, tu ne peux pas dire que c’est l’amour fou avec la gente féminine.
Mikinho : Tu veux, c’est différent, il y a un contexte spécial. J’essaye de rentre le truc large mais tu comprends vite que je parle de quelqu’un. Malgré la violence du morceau, tu sens que le mec est blessé. On comprend qu’il aurait pu tout faire pour elle. C’est juste qu’elle a merdé et qu’il a été dégouté. Il raconte ce qu’il ressent. J’n’en veut pas aux filles. De plus, quand tu écoutes C’est qui, tu ne peux pas dire que je déteste les filles. Et franchement, j’ai de la chance avec les filles. J’n’ai pas à me plaindre (rires).
CDG : Aurais-tu une date de sortie à nous communiquer ?
Mikinho : Je ne souhaite pas la communiquer pour l’instant.
CDG : Des clips prochainement ?
Mikinho : Oui, si tout va bien, il y en aura trois. Ce qui est sûr, c’est qu’il y aura le clip de C’est qui mais les autres j’n’en parle pas trop parce que je pourrais changer d’avis. On va se réunir et décider, si c’est le bon moment de sortir les deux autres.
CDG : Justement, avec qui travailles-tu ?
Mikinho : On est une petite équipe quand même. Entre ceux qui on vu l’album se faire, celui qui a fait la cover et ceux qui sont présents depuis longtemps. On est une bonne dizaine. J’expose mes idées, on en parle. Parfois, j’peux modifier mes idées en prenant en compte leurs avis mais la plupart du temps j’ai le dernier mot.
CDG : Il y aurait-il des personnes avec tu voudrais travailler . Beatmaker ? Rappeur? Chanteur ?
Mikinho : Pour les Prods, il y aurait Junioralaprod sinon pour le reste, il y aurait Franglish, Dadju ou encore Lefa et Fally Ipupa, vu que je suis congolais, tu vois. En vrai, je ne me pose pas trop la question , je laisse les choses se faire.
CDG : Merci, Mikinho pour cette entrevue. On va te suivre de près.
Retrouvez ci-dessous, les photos prises lors du concert au LAP ainsi que les réseaux sociaux de Mikinho.
A bientôt, la Famille et n’oubliez pas : Pour Nous Par Nous et Pour Le Plaisir !
CDG.
Photos de la présentation de Mikinho lors du Projet Rap au LAP :
Extrait du Clip Phénomène de Mikinho extrait de son premier opus qui sort pocahinement :
Pour contacter et suivre Mikinho, voici ses réseaux sociaux :