Hello à tous et à toutes ! Pour ce deuxième volet de #Queenyyspeech, nous avons fait le choix de l’écriture ( le précédent est disponible sur notre page instagram). Le choix de l’écriture pour vous parler d’un sujet sensible, l’hypersexualité. Nous voulons vous faire comprendre à travers ces quelques lignes, la gravité de ce phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur.
L’hypersexualisation, c’est quoi ?
L’hypersexualisation est la pression poussant les enfants à entrer dans une sexualité abusive qui en plus de ne pas être de leur âge, vient entraver leur processus de développement. Cela entrave également leur construction psychique.
Elle est aussi définie comme la pression pouvant venir des parents ou des médias et plus largement d’un climat consumériste empreint d’érotisme.
En d’autres termes, c’est donner un caractère sexuel à un comportement/ un produit/ un individu qui n’en a pas. C’est un usage excessif des stratégies axées sur le corps dans le but de séduire. Cela apparaît comme un modèle de sexualité réducteur diffusé par les industries à travers les médias s’inspirant des stéréotypes véhiculés par la pornographie.
Des exemples et éléments concrets
Le magazine Vogue dont le numéro de Décembre-Janvier 2011 a fait grand scandale :
Un numéro qui a fait grand bruit par la sexualisation accrue de ses jeunes mannequins de 10 ans. Ce qui a le plus choqué l’opinion publique que ce soit en France ou aux Etats-Unis, ce sont les poses lascives faisant référence à des « poses d’adultes » qui nient la juvénilité de ses enfants.
Les concours de mini-miss très répandus aux Etats-Unis mais interdit en France depuis 2014, sont également un exemple frappant de cette hypersexualisation. Une manière pour les parents d’assouvir des ambitions personnelles qui occultent à l’enfant son titre d’enfant puisqu’il se comporte comme un adulte.
Chantal Jouanno, ancienne ministre des sports sous la présidence de Nicolas Sarkozy, présidente de la délégation sénatoriale aux droits de la femme de 2014 à 2017, parle d’une régression des égalités hommes/ femmes et pointe du doigt les médias qui déconstruisent les enfants en hypersexualisant la société.
Les pédopsychiatres, quant à eux, font part de leur inquiétude vis-à-vis de cette hypersexualisation et son influence sur les plus jeunes dans une société de plus en plus sexualisée. Ils mettent en garde aussi sur la vulnérabilisation des mineures face aux pédophiles sur internet. Cela est dû à une dédramatisation de l’image sexuelle que l’on peut dégagé. La différence entre l’illégalité et l’immoralité reste bien floue dans l’industrie du X.
Les acteurs majeurs influençant la société et ses codes
En ce qui concerne l’hypersexualisation, il y a de nombreuses acteurs majeurs dont trois qui influencent considérablement la société :
La mode est un acteur très important dans cette sexualisation accrue qui se fait de plus en plus jeune. La société incite les jeunes à se vêtir comme les stars et mannequins. Il y a une image très sexualisée des femmes. Une image que des jeunes filles cherchent à imiter pour intégrer un groupe précis. Être toujours à la mode permet d’être reconnu par son groupe de pairs . Le besoin de plaire à tout prix rends la frontière entre « être séduisante » et « être séductrice » floue dès le plus jeune âge.
Internet, par les messages sexuels omniprésents conditionnent la jeune génération. L’accès à la pornographie n’est pas du tout contrôlée. Il est donc très facile pour des mineurs de plus en plus jeunes d’y accéder . Cela a un effet sur la psychologie des jeunes. Selon Dominique Reynié, ils y ont accès dès 9 ans. Cela change le rapport à soi mais aussi les rapports aux autres. Il faut faire attention puisque cela peut conduire à l’isolement voire à la dépression. Il y a par ce support, la diffusion d’une image tronquée de la femme.
Pour finir cette énumération, parlons des médias qui mettent une pression immense sur les adolescentes et jeunes filles qui se sentent obligées de coller à l’image de la femme qu’ils véhiculent. Il faut être belle et sexuellement disponible ! Cette pression les poussent à penser que être belle et plaire, signifie tout miser sur une apparence sexualisée. Pour illustrer ceci, on peut prendre en exemple, l’affaire de la jeune fille âgée de 11 ans qui aurait eu une relation sexuelle avec un homme de 28 ans. Ce qui a soulevé des grands débats et indigné l’opinion, c’est le fait que les enquêteurs malgré la plainte de la jeune fille pour viol n’ont retenu que l’atteinte sexuelle. En effet, selon eux, elle semblait consentante puisqu’elle n’a pas réagi. Cela a remis au centre du débat, les sujets autour de cette hypersexualité des jeunes filles ainsi que ceux autour du viol. L’affaire a finalement été requalifié en viol par la cour en février 2018.
Mon avis ?
Je suis très inquiète pour les générations futures qui vont naître dans un monde de plus en plus sexualisé. Malgré les scandales sexuelles qui s’enchaînent, rien ne change réellement. Les consciences s’éveillent mais les institutions n’évoluent pas. Les marqueurs de société quant à eux s’indignent mais ne modifient pas leur manière de faire ni de produire. Les femmes sont toujours autant sexualisées, les jeunes filles sont de plus en plus livrées à elles-mêmes tandis que les cas de relations sexuelles entre adulte et jeune de moins de 13 ans se multiplient. Malgré, les dispositions prises par Marlène Schiappa, secrétaire d’état depuis Mai 2017(la loi Schiappa). Pour finir, on peut dire que les enfants des années 2000 sont appelés à prendre des raccourcis vers l’âge adulte sur le plan de la sexualité.
