Belgique : un étudiant en gynécologie reconnu coupable de viol échappe à la condamnation, la colère monte

4/4/2025

Depuis mardi 2 avril, une affaire secoue la Belgique et provoque une vive indignation. Ruben Vanstiphout, étudiant en gynécologie âgé de 24 ans, a été reconnu coupable de viol et d’agression sexuelle par le tribunal correctionnel de Louvain. Pourtant, il n’a écopé d’aucune condamnation, le tribunal invoquant sa « personnalité favorable ».


Les faits remontent à la nuit du 8 au 9 novembre 2023, après une soirée d’Halloween entre étudiants. La victime, fortement alcoolisée, n’était pas en état de consentir. Le tribunal a confirmé qu’il y avait bien eu viol, mais a décidé de ne pas infliger de peine au prévenu, estimant que son casier judiciaire vierge et sa « bonne personnalité » justifiaient cette clémence. Il conserve donc un casier vierge, ce qui permettrait de ne pas compromettre sa carrière future.

Face à cette décision, l’hôpital universitaire de Louvain (UZ Leuven), où il suivait une spécialisation en gynécologie, a immédiatement annoncé sa suspension à titre préventif.

Le lendemain, la victime a pris la parole publiquement pour remercier les nombreuses personnes qui lui ont témoigné leur soutien. « Après une longue procédure, il y a un verdict de culpabilité qui reconnaît ce qui s’est passé cette nuit-là », a-t-elle déclaré. « Ma préoccupation était surtout la poursuite de sa formation en gynécologie, pas qu’il reçoive une peine lourde. » Elle a également confirmé avoir été informée de sa suspension par la KU Leuven (université néerlandophone de Louvain).

Youtubeur belge Acid (Nathan Vandergunst)

Dans un contexte où l’anonymat de Ruben Vanstiphout avait été préservé par la justice, c’est le youtubeur belge Acid (Nathan Vandergunst) qui a révélé son identité dans une vidéo. « Il est important que les gens sachent qui est ce put*** de gynécologue », a-t-il déclaré. Il ajoute : « Je n’ai aucun stress à l’idée de publier ça. Je pensais que les choses allaient changer après l’affaire Sanda Dia. Mais rien n’a changé. »

Cette divulgation a déclenché une vague d’indignation sur les réseaux sociaux, où des informations sur Ruben Vanstiphout ont été massivement relayées. Face à l’ampleur de la polémique, le parquet a appelé à la retenue : « Les décisions de justice peuvent susciter de fortes émotions et entraîner des débats de société, mais cela ne doit pas dégénérer en une attaque publique et injustifiée contre l’une des parties au procès. »

Le parquet rappelle également que le partage d’informations personnelles sans consentement peut être sanctionné pénalement : « La divulgation d’informations privées sur les réseaux sociaux, qu’il s’agisse d’une personne ou d’une organisation, peut entraîner des poursuites judiciaires. » Il a ainsi ouvert une enquête visant Acid pour atteinte à la vie privée.

Dans un nouveau rebondissement, le parquet de Louvain a annoncé avoir fait appel du jugement. Cette décision relance le débat sur la clémence dont a bénéficié Ruben Vanstiphout et pourrait aboutir à une réévaluation de la peine prononcée à son encontre.

Ce n’est pas la première fois que Nathan Vandergunst est visé par la justice. En février 2024, le tribunal correctionnel de Bruges l’a condamné à trois mois de prison avec sursis et 800 euros d’amende pour harcèlement en ligne. Il avait alors diffusé les noms de quatre anciens membres du cercle étudiant Reuzegom, impliqués dans la mort de Sanda Dia, un étudiant décédé lors d’un rituel de baptême violent. La peine est assortie d’un sursis de trois ans.