Aboubakar en 2021 pour 6 millions d’euros par an, Ronaldo pour 200 millions d’euros par an, avant ça en 2018 Bafetimbi Gomis pour 7 millions d’euros par an et maintenant Karim Benzema à Al-Ittihad pour 200 millions d’euros par saison. L’Arabie saoudite, petite monarchie en péninsule arabique de 39 millions d’habitants, attire depuis les années 90 des stars parfois en fin de carrière ou en perte de vitesse pour jouer pour le championnat local. Mais, voilà que le gouvernement s’est mis en tête (à coups de milliards ?) d’attirer des joueurs confirmés, certains au pic de leur forme pour rendre le championnat plus attractif. Zoom sur ce nouveau phénomène avec comme exemple le cas Benzema.
Karim Benzema, ballon d’or 2022, au sommet de son art l’année dernière, 5 ligues des champions et 4 Liga a créé la surprise lorsque qu’il a signé à Al-Ittihad le 6 juin. Preuve que depuis quelques années l’Arabie Saoudite. Le transfert choque en Europe, lui l’amoureux du Real Madrid malgré les hauts, les bas, les remplaçants dans les pattes, la suprématie de Ronaldo qu’il lui faisait bien trop d’ombre, mais également lui l’auteur d’une panenka en demi-finale de Ligue des champions, le ballon d’or du « peuple », le meilleur buteur français de l’histoire avec 413 buts. Nombreux sont les joueurs à avoir réagi avec stupeur à la nouvelle (Coucou Wesley Fofana !). Mais, est-ce vraiment une surprise ? Eh bien oui et non tout compte fait.
Selon certains médias, Benzema en Arabie Saoudite, ce sera 200 millions d’euros par an, 100 % des droits à l’image, exempté d’impôts, futur ambassadeur de la coupe du monde 2030 qui se déroulera potentiellement… En Arabie Saoudite ! Il est bien malin celui qui dirait non à ce contrat qui apparaît une fois dans une vie (dans la redac’ de TRUSTMAG personne dit non après discussion et mûre réflexion). Les clubs d’Arabie Saoudite, peuvent-ils se permettre de dépense de tels sommes ? OUI parce qu’en effet, c’est avec le gouvernement saoudien directement que les joueurs négocient les clauses de leur contrat, mais par ailleurs choisissent… Leur club ! Ne soyons pas étonnés de voir de « petits » clubs saoudiens attirés de très grands joueurs à l’avenir à coups de millions (milliards ?).
De grands joueurs qui sont pour certains loin d’être à la retraite, bruits de couloir, ragots et sources en tout genre disent même qu’attirer des joueurs prometteurs ou en début de carrière n’effraient pas les clubs saoudiens !
Ces achats répétés posent des questions en Europe : quel est le réel projet de l’Arabie Saoudite avec le football ? Parce que des pays devenus des hubs importants de foot ont défilé ces dernières décennies : la Chine, la Russie dans les années 2010, les États-Unis quand ils se désintéressent au Basket et se concentrent sur le « soccer » de temps à autre. Tous ont été plus ou moins des destinations prisées des footballeurs en recherche d’un dernier contrat ou juste s’éloigner de la pression européenne. Contrairement à eux, l’Arabie Saoudite a un projet sur de longues années.
Vision 2030, cela vous dit quelque chose ? Vision2030 est un projet présenté en 2016 par Mohammad Ben Salman, premier ministre et prince saoudien qui vise à réduire la dépendance au pétrole de l’Arabie Saoudite, mais également faire de grandes avancées en termes de droits concernant les femmes, la santé, l’éducation et le tourisme, mais également adoucir l’image parfois rustre du royaume. Et quoi de mieux en termes de tourisme, de vitrine pour le pays que de mettre la main sur le sport le plus prisé au monde ? (1,5 milliard de téléspectateurs durant la finale de la coupe du monde).
L’Arabie Saoudite met main basse sur les joueurs les plus prisés du vieux continent. Cela, met-il définitivement fin à la compétitivité du championnat européen ? Je ne pense pas. Les joueurs qui n’ont fait rêver ces 10-15 dernières années sont en fin de cycle, ce que le supporter passionné n’arrive pas à admettre, car beaucoup trop sentimental. En revanche, la nouvelle génération a du répondant et est prête à faire rêver de nombreux jeunes. L’Arabie Saoudite, dans une logique de réponse à sa sœur ennemie qatarie, sort, elle aussi, les crocs, ou plutôt les euros. La coupe du monde 2030 est évidemment un objectif et quoi de mieux de mettre à profit l’excellent parcours du pays en 2022 en rendant le championnat local attractif !
Alexandre JH