Le 25 Juillet, la bombe est tombée, le Comité Vérité pour Adama aurait sciemment couvert les violences sexistes commises par Samir Elyes membre du Comité et amis proches de la famille. Une information révélée dans une enquête de Médiapart par Estelle Nandjo & David Perrotin.
Cette enquête remet la lumière sur un problème qui gangrène les milieux militants : les violences sexistes et sexuelles.
Oui, ces violences qui sont décriées, condamnées lorsqu’elles ne viennent pas de la gauche ou des milieux militants.
Oui, ces violences que certains cercles militants refusent de dénoncer au nom de la lutte, au nom de la cause.
Oui, ces violences subies que les victimes de Samir Elyes ont refusé de dénoncer au nom de la lutte, au nom de la cause. Une cause plus grande qu’elles …
La question est la suivante : est-ce que pour le bien d’un combat qui semble juste, on peut invisibiliser des victimes ? Est-ce que pour le bien de la lutte, on peut oublier les injustices subies ?
Les réponses devraient toutes les deux non mais les choses sont plus complexes que cela mais à la fois si simple…
Lutter contre les violences policières devrait aller de pair avec la lutte contre les violences sexistes et sexuelles puisqu’on ne peut combattre des injustices tout en couvrant d’autres.
Mais, on ne peut nier le poids des supposés coupables dans les milieux militants. Effectivement leur expérience dans le militantisme, leur légitimité, leurs relations proches avec les organes décisionnaires de ces organisations militantes jouent forcément un rôle lorsque les accusations sont là. La nécessité de leur présence est souvent priorisée face à celles de petites mains militantes.
Le cas de Samir Elyes peut être vu comme l’exemple parfait. En effet, il s’agit d’un homme avec plus de vingt ans de carrière militante, il est des grands événements et mouvements militants des banlieues. De plus, son éloquence peut le placer face à des jeunes militants comme un exemple et un mentor. C’est ainsi qu’une relation de dominant-dominé peut s’installer comme ça été le cas pour Line et dans une moindre mesure pour Massica…
Dans le cas de Massica, malgré une courte éviction du Comité Vérité Pour Adama de Samir Elyes, la nécessité de sa présence a été priorisée pour le combat.
Oui, les mots d’Assa Traoré, en 2017, parlent d’eux mêmes « Massica et Sarah doivent comprendre que l’intérêt principal, c’est le combat pour Adama et mes frères en prison. » Le combat avant tout.
Le Comité Vérité pour Adama et Assa Traoré nient tout implication de Samir Elyes au sein de la lutte depuis 2017 mais les faits et les clichés sont là, il a été de tous les grands événements et il y a pris la parole…