« Attends, papa. J’ai un truc à faire, j’en ai pour cinq minutes. Si je mets la musique fort, les voisins ne diront rien ? » Ce sont les dernières phrases de la jeune fille d’après François, son beau-père. La veille de son suicide, Lindsay avait été emmenée à l’hôpital par les pompiers après une « une crise d’angoisse à cause du harcèlement scolaire ». Le lendemain, elle avait tout de même souhaité retourner au collège, aux yeux de sa mère, Lindsay était « apaisée, pleine de vie, joyeuse ». Cependant, c’est ce jour-là que la collégienne avait commis l’irréparable. Après le suicide de Lindsay, Betty, la mère, a rendu publique la lettre d’adieu de sa fille. Une lettre déchirante dans laquelle elle s’excuse et accuse ses harceleuses et la direction du collège.
Pour Betty, les responsables sont le collège, l’académie, des policiers ainsi que Facebook. Quatre plaintes pour non-assistance à personne en danger ont été déposées à leur encontre. En ce qui concerne les harceleuses de la petite Lindsay, cinq filles présumées responsables ont été mises en examen. La mère de Lindsay a déclaré à BFMTV avoir demandé à rencontrer les parents des harceleuses en février. Elle espérait que cela mettrait fin aux violences que subissait sa fille, mais cette rencontre n’a finalement jamais eu lieu. Elle a aussi mentionné que les harceleuses de sa fille continuaient de s’en prendre à Lindsay sur les réseaux.
De son côté, le gouvernement tient à exprimer son soutien à la famille de Lindsay. La première ministre souhaite mettre en place de nouvelles mesures contre le harcèlement comme la « possibilité d’écarter d’une école un élève harceleur » ou encore de « nommer dans chaque collège un adulte référent dans la lutte contre le harcèlement ». Brigitte Macron a tenu à rencontrer la mère de Lindsay et lui a proposé de devenir ambassadrice dans la lutte contre le harcèlement. Pour ce qu’il est du ministre de l’Éducation, il s’est entretenu avec les parents de la victime lundi dernier, mais n’a pas su les convaincre de sa sincérité.
L’enquête pour retrouver les responsables du suicide de Lindsay est toujours en cours, certains souhaitent faire justice eux-mêmes. On pense notamment à une famille dans le Pas-de-Calais victime de menace et d’insulte, car elle porte le même nom que l’une des harceleuses présumées. Le personnel du collège de Lindsay reçoit aussi des menaces de mort depuis le début de l’affaire, l’académie de Lille a alors déposé une plainte.
La tragédie du suicide de la petite Lindsay a énormément ému le pays. Les parents, avec l’aide du gouvernement, se battent pour sensibiliser au harcèlement scolaire, pour que ce genre de drame ne se reproduise plus. En France, près d’un million d’élèves seraient victimes de harcèlement scolaire. Si vous êtes témoin ou victime d’une situation de harcèlement scolaire ou de cyberharcèlement, parlez-en aux services d’appel gratuits 3020 ou encore 3018.
Emy Ntalani.