Depuis l’attaque du Hamas contre l’Etat d’Israel, le 7 Octobre , le conflit Israélo-palestinien est de nouveau au coeur de tous les débats et suscite de vives réactions. Afin de comprendre les causes de ce conflit, opposant l’État d’Israël aux territoires occupés de la Palestine, il faut faire un bond en arrière dans le temps et revenir aux sources originelles du conflit.
Des Terres Saintes à la Déclaration de Balfour
Les terres du Proche-Orient Israélo-palestinien sont depuis de nombreux siècles convoités, à la fois parce qu’elles sont très fertiles et d’autre part puisqu’elles sont considérées comme des terres saintes, pour les trois religions monothéistes que sont le Christianisme, l’Islam et le Judaïsme, car s’y sont déroulés les principaux événements marquants racontés dans leurs textes sacrés.
Entre le XIXᵉ siècle et le XXᵉ Siècle, les personnes de confession juive ont été victimes de nombreuses persécutions dans certains pays européens, dont la France.
Durant la Première Guerre mondiale, le 2 novembre 1917, le ministre des Affaires étrangères britanniques Lord Arthur Balfour envoie une lettre à Lord Lionel Walter-Rothschild, une personnalité importante de la communauté juive britannique, dans laquelle il dit que son gouvernement est prêt à créer en Palestine un « foyer national pour le peuple juif ». La déclaration de Balfour est considérée comme la première pierre angulaire de la création de l’État d’Israël trente ans plus tard.
La création de l’Etat d’Israël et la Nakba
Pendant l’Entre-deux-guerres, en 1922, la Palestine est placée sous mandat britannique par la Société des Nations (l’ancêtre de l’ONU) et le reste jusqu’en 1947.
À la suite des persécutions nazies en Europe de l’est durant les années 1930, de nombreux croyants juifs ont été contraints de fuir et de se réfugier dans la Palestine mandataire. Suite à cet exode, la population arabe sur place se révolta ce qui fut le début du conflit et des affrontements entre les deux parties. Voyant la situation lui échapper, le pouvoir britannique décide de confier le problème des terres palestiniennes à l’ONU en 1947.
Après un passage en revue de toutes les possibilités envisageables, l’Organisation des Nations Unies ont décidé de mettre fin au mandat britannique sur la Palestine et ont proposé un plan de partage des terres entre deux États : Un territoire Juif (55 %) et l’autre Palestinien (45 %) et place la ville de Jérusalem sous mandat international. Le 29 novembre 1947, la résolution 181 de l’ONU est votée contre l’avis de tous les pays arabes.
Malgré l’opposition des dirigeants arabes de la Palestine, l’État d’Israël voit le jour suite à la proclamation de son indépendance par David Ben Gourion le 14 mai 1948 à Tel Aviv.
C’est lors du lendemain de cette proclamation d’Indépendance qu’éclate la première guerre israélo-arabe opposant l’État d’Israël aux pays arabes voisins (dont l’Irak, la Syrie ou encore l’Égypte, membres de la Ligue Arabe). En 1949, l’État d’Israël triomphe en conquérant 77 % des terres palestiniennes, poussant près de 700 000 Palestiniens à l’exil. Cet événement traumatisant ancré dans la mémoire commune palestinienne comme « la Nakba », autrement dit, « le désastre ».
De la fondation de l’OLP à la guerre du Kippour
En 1964, l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) voit le jour au Caire, avec comme principal leader Yasser Arafat. L’objectif de cette organisation étant de parvenir à l’obtention de la libération de la Palestine et à la création d’un État palestinien.
Trois ans plus tard, du 5 au 10 juin 1967, eut lieu la guerre éclair des « Six-Jours » permettant à l’État d’Israël de prendre le contrôle de la bande de Gaza, Jérusalem-est, la Cisjordanie, la péninsule du Sinaï et le Golan Syrien. Selon l’ONU, cette guerre poussa à l’exode plus d’un demi-million de Palestiniens.
Afin d’apaiser les tensions, le conseil de sécurité des Nations Unies adopta, le 22 novembre 1967, la Résolution 242 stipulant le retrait des troupes israéliennes des territoires occupées ainsi que la fin de toute revendication, respect et reconnaissance de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indépendance politique de chaque État de la région et de leur droit de vivre en paix dans des frontières sûres et reconnues.
Le 6 octobre 1973, lors de la fête religieuse de « Yom Kippour », tandis que l’État d’Israël et l’OLP d’Arafat s’affrontent dans une guerre d’usure, le long du canal de Suez, les troupes syriennes et égyptienne attaquent l’État d’Israël. Cette attaque ayant pour but de récupérer les territoires ravis en juin 1967. Elle engendrera le début de la guerre du Kippour qui prit fin le 25 octobre 1973, suite à la mise en place d’un cessez-le-feu qui enterre la victoire israélienne.
La même année, l’Organisation de Libération de la Palestine sera reconnue comme la seule représentante du peuple palestinien.
La Première Intifada
En 1987, se déroule la première révolte palestinienne contre l’occupation israélienne : Première Intifada.
En effet, la population palestinienne de la Cisjordanie de Gaza se révolte suite à l’expansion des colonies israéliennes.
Ce mouvement de révolte sera par ailleurs suivi par des mouvements israéliens pour la paix tels que « La paix maintenant » ou encore « Gush Shalom » (le bloc de paix).
En 1993, grâce à la signature des fameux accords d’Oslo, entre Yasser Arafat (OLP) et Yitzhak Rabin, premier ministre de l’État d’Israël à Washington, la première Intifada se termine. Cela mènera, à la tenue d’élections au Conseil législatif palestinien ainsi qu’à la présidence de l’Autorité palestinienne, à la libération d’une partie des prisonniers et la création d’une administration fonctionnelle dans les zones (A, B & C) autoadministrées par les Palestiniens (Cisjordanie et Gaza).
De la Seconde Intifada au blocus de la Bande de Gaza
En juillet 2000, eut lieu Le sommet de Camp David, entre Yasser Arafat et Ehud Barak, ministre de La Défense de l’État d’Israël, qui fut un échec cuisant. Juste après l’échec des négociations, Ariel Sharon et d’autres membres du parti politique israélien « Likoud visitent l’esplanade des mosquées afin de réaffirmer le contrôle de l’État d’Israël sur ce lieu sacré.
Cet acte déclenche la colère des Palestiniens. Très vite, la situation se dégrade et débouche sur la seconde Intifada, qui débuta le 28 septembre 2000 et se termina le 8 février 2005, à la suite du sommet de Sharm el-Sheikh.
Dès 2001, de nombreux attentats-suicides sont perpétrés par des mouvements palestiniens extrémistes, dont le Hamas, contre des civils israéliens. La réponse d’Israël a toujours été radicale et sans appel, conduisant à la construction d’un mur de séparation entre la Cisjordanie et Jérusalem-Est. Un mur qui empiète fortement sur les territoires palestiniens occupés.
En 2004, âgé de 75 ans, l’ancien homme fort de l’OLP Yasser Arafat décède.
En 2007, la bande de Gaza est en partie contrôlée par le Hamas. Celle-ci est soumise à un blocus pendant que Jérusalem-Est et la Cisjordanie sont toujours sous occupation.
Le regain des tensions depuis 2014
Sept ans plus tard, les affrontements reprennent entre l’État d’Israël et des groupes paramilitaires palestiniens suite au meurtre de trois adolescents israéliens que l’État d’Israël attribue au Hamas, c’est la guerre de Gaza.
Durant la Guerre de Gaza qui se déroule entre juillet et août 2014, l’État d’Israël mène l’opération des bordures protectrices avec objectif de détruire les « tunnels illégaux » de passage de Gaza vers Israël. Cette opération a fait plus de 2200 morts côté palestiniens dont plus de 520 enfants et du côté Israël 72 victimes dont 62 soldats.
Entre 2015 et 2023, de nombreux affrontements ont lieu comme la guerre Israélo-palestinienne de 2021, pendant le mois du Ramadan qui a conduit 72 000 Palestiniens à l’exil, faisant 256 morts du côté palestinien contre 343 blessés du côté Israélien.
Le 7 octobre 2023, aux alentours de 6 h 30, le Hamas lance une vaste offensive, si ce n’est sa plus grande offensive contre l’État d’Israël : lancement de milliers de roquettes ainsi que le kidnapping et le meurtre de nombreux civils. Cette attaque a fait plus de 1300 morts et 3 200 blessés.
En réponse, l’État d’Israël bombarde et met en place, le 9 octobre 2023, le siège complet de la bande de Gaza, empêchant la population palestinienne d’accéder à l’eau, au gaz et à l’électricité.
Pour l’instant, plus de 2200 Palestiniens ont été tués dont plus de 700 enfants et près d’un demi-million de personnes ont dû fuir la bande de Gaza.