Joyeux anniversaire CONGOMOKILI

Ce dimanche 20 juin 2021, nous avons été conviés à la célébration commune des 15 ans de carrière
d’Ado Yuhe ainsi que les 6 ans de la chaîne Congomokili. Voici en quelques lignes, le compte-rendu d'une conférence des plus surprenante.

Lodia H2O, Maître de cérémonie, Host, coordinateur & planificateur évènementiel

Dans un lieu tenu secret, s’est déroulé ce moment de plaisir et de partage. Dj Miel, comme à son habitude, nous a gratifié d’un excellent mix, quoi de mieux pour être dans le bain. L’accueil est au top, une équipe réactive et très chaleureuse. L’évènement est introduit et animé par Lodia H2o.

Au départ, l’équipe était en partenariat avec le site CONGOMIKILI. Afin de pouvoir
concrétiser leurs projets, ils décidèrent de prendre leur envol et de se séparer du site. Leur nom, quant à lui, est issu de la vision du groupe d’exporter le Congo dans le monde, qui se dit "mokili" en lingala.

Ado YUHE, journaliste et co-fondateur de CongoMokili

Ensuite, bien que Ado Yuhe soit la personne la plus vue, il est loin d’être le seul et a tenu à le rappeler. Il y a un
tas de « gens de l’ombre ». Parmi eux, ceux qui ont la plus grande influence sur les interviews que l’on aime regarder sont Sims Esele, Anelka ba Fossettes ou encore Rihanna Domingos. Par ailleurs, le
chef de rédaction se nomme Trésor Yuhe.

Anelka Ba Fossettes, journaliste


Le « réalisateur patron » Alain Mbenza prend la parole pour nous parler de « la détermination et
la vision profonde
» dont a fait preuve Ado Yuhe tout au long de sa carrière. « Tout ce qui lui arrive est
normal
».


Puis, une personne ayant travaillé sous les ordres d'Ado Yuhe prend la parole pour évoquer un souvenir marquant : Alors qu'Ado était en Europe et lui à Kinshasa, l'une des caméras dont il avait la charge a disparu . Qui est l’auteur de ce crime ? Question sans réponse … Elle appelle donc Ado en craignant de se faire souffler dans les bronches mais la réaction de celui-ci fût très calme. Il ne posa que deux questions : Est-elle définitivement perdue ? Comment-vas-tu personnellement ? Il leur demanda par la suite d’être plus rigoureux car il s’agit de leur travail et de matériels onéreux, le tout dans une extrême bienveillance. Mettant l’accent sur le fait que peu importe la valeur pécuniaire que cela pouvait avoir, cela n’était toutefois que du matériel. Voici le témoignage le plus clair et proche de la réalité de la soirée sur le tempérament raisonné et calme de notre présentateur.

Sims Esele, co-fondateur de CongoMokili


C’est au tour de Sims de prendre la parole, une prise de parole courte mais claire bien qu’empreinte de timidité. Ses mots furent à destination de toutes les personnes les ayant aidé durant ces
années, de près comme de loin.
A la suite de ses quelques mots, les questions débutèrent enfin et Lodia me tendit le micro. C’était important pour moi, étant
donné que j’étais le premier, de poser une question pertinente afin que la discussion ne baisse pas en
intérêts. Ma question fut donc « Comment s’est crée cette chaine ? Pouvez-vous nous raconter la genèse de tout ceci ? »

Sims et Ado étudiaient le droit, en Russie. Il faut savoir que le
second cité était déjà journaliste au Congo. Les présentations ont été faite avec une chaine locale,
cela a forgé leur envie d’en faire leur activité principale. La rencontre avec Anelka s’est faite lors de leur
retour en France. À partir de là, une étroite collaboration avec Congomikili a été mis en place. Mais le moyen le
plus efficace pour communiquer avec la diaspora, c’était selon eux, bel et bien via cette chaine. Six ans
plus tard, forcé de constater qu’ils avaient vu juste. Ado répète souvent cette phrase : "Je ne suis pas là
pour rendre important ce qui est intéressant mais plutôt intéressant ce qui est important
". Perso, j’aime
beaucoup cette vision des choses.
La question suivante porte sur le fait de créer ou non une fondation. L’équipe paie des logements de
familles entières en République Démocratique du Congo, une maman seule, âgée et aveugle est aussi
prise en charge par l’équipe. Totalement à leurs frais, sans aucune cagnotte, participation externe
quelconque. Comme des personnes sensibilisées et responsables, ils s’en occupent de fort belle
manière et au nom de Trustmag je souhaiterai, les féliciter oui mais surtout les remercier. C’est fait de
bon cœur et correctement. En espérant que cela donne des idées à d’autres. Pour répondre à la
question sur la fondation, ils ont déclaré pourquoi pas un jour mais à l’heure actuelle, ils n’étaient pas
les mieux placés pour le faire et donc en parler : "Nous aidons mais je refuse d’en faire un moyen
d’entrée lucratif
".

La question qui suit est une interrogation à propos des musiciens et de leur retour par rapport aux
émissions. La réponse est cinglante : « Si jamais il y a un jour, un seul musicien qui se permet de zéler
qui que ce soit, je sortirai les scènes coupées de nos interviews. Je vous assure que ça vous fera
froid dans le dos. Nos émissions ne sont pas truquées, ni préparées avec les invités. Je dis ça dans le
sens où, jamais nous nous arrangeons avec quelqu’un pour que je puisse poser telle question afin
qu’il puisse sortir telle insulte et/ou ignominie au sujet d’un de ces confrères. Il est vrai que certains
utilisent la presse congolaise pour s’insulter mais moi ça n’est pas mon cas ."
Puis il raconte que lors
de son arrivée à la répétition de Koffi Olomide, tous les musiciens étaient ravis de sa présence.

Poignée de mains entre Belange Deluxe et Ado Yuhe


"Maintenant oui, il est vrai que lors de nos montages, tous les trois et Belange Deluxe , nous prenons des décisions et parfois nous supprimons des scènes que nous jugeons pas en raccord avec notre ligne éditoriale. Franchement, heureusement que je suis entouré de réalisateurs intelligents, je vous assure que ce que l’on retire parfois, les artistes devraient nous remercier. Mon secret, c’est de tout simplement les considérer de la même manière, tous. Je respecte l’artiste par rapport à son art, pas son succès. N’oubliez jamais, le journaliste n’a pas d’amis !
» Il nous gratifie d’un petit scoop, nous informant que les leaders de la cinquième génération seront reçus en juillet, au moment où je clôture cet article, je suis entrain de suivre l’interview de Félix Wazekwa, monstre d’amour. On y apprend énormément de choses.


Une question porte cette fois-ci sur la formation. Quid de la relève ? Ont-ils prévu de former des
petits Ado, Anelka & Sims ? Une relève féminine va-t-elle voir le jour ? Sims répond en disant qu’il
existe déjà « d’autres Anelka, d’autres Ado ». Si on porte attention au site, on les voit facilement.
Seulement le problème c’est qu'étant donné que le public est habitué au visage d’Ado, par exemple
et bien naturellement, on va d’abord rechercher celui-ci plutôt que regarder les autres
contenus. C’est à ce moment-là que monsieur Yuhe décide de reprendre le micro afin d’insister sur le
fait de ne pas confondre succès et travail." Il existe énormément de gens qui bossent deux trois fois
plus mais qui ne jouissent pas de la visibilité que je possède
", déclare le journaliste. "Ce n’est pas parce que je fais plus de vues que je peux former tout le monde. L’humilité est super importante".
Toutefois pour ceux que ça intéresse, le coaching est déjà en cours et ouvert à tous.
La musique congolaise est particulière et bourrée d’histoire, c’est pour cela que le peuple y est autant
attaché. Chaque peuple, chaque tribu, chaque province apporte sa part d’histoire dans cet art. C’est
pour cela que l’équipe place un point d’honneur sur le fait de promouvoir ces artistes qui jouent notre
musique traditionnelle, ceux qui cartonne dans leur province. Dans cette optique, ils démarreront à
Matadi puis feront un tour des provinces.
Alors que nous approchons de la fin, une personne questions nos hôtes sur les avantages et
inconvénients de leur métier, puis ajoute une dernière question en disant : Si ton fils veut devenir
journaliste, accepteras-tu ? Sans surprise, la réponse est un oui. "Oui bien-sur" pour être précis.
Concernant les avantages, le fait de pouvoir informer autrui et par conséquent sauver des vies,
bénéficier et jouir pleinement de la liberté d’expression constituent deux avantages non
négligeables, parmi tant d’autres. C’est donc sur cette dernière phrase que les hôtes nous laissent
avec leurs invités.

Qui aurait cru voir un jour Rolls des Nuances prester sur la même scène que Blandine Litumba ? Qui peut prétendre être resté insensible face au talent de Mwinda Mannekin ? De voir que nous, jeunes de la diaspora sommes capable de chanter « Emmène-moi » de feu Aznavour puis « Airways » de Koffi Olomide me remplit de fierté et de joie. Je suis fier de faire partie de cette culture, fier d’avoir cette polyvalence, d’avoir des « vieux » qui nous ont transmis le goût de toutes
ces choses.

Je suis fier de nous les congolais actifs et tous les congolais sont fiers de vous
CongoMokili.

Joyeux anniversaire.