Léon Marchand vient d’entrer dans l’Histoire hier soir en devenant champion olympique du 200m brasse et du 200m papillon, quelques jours après avoir remporté l’or sur le 400m 4 nages. Avant de revenir sur la portée historique de cet exploit, revenons un peu en arrière. Qui est ce jeune homme, capable d’interrompre une finale d’escrime, sans être là, juste parce qu’il gagne la sienne ?
Léon Marchand est issu d'une famille de nageurs. Son père tout comme sa mère, Xavier Marchand et Céline Bonnet, étaient eux-même des nageurs olympiques. Xavier a d'ailleurs représenté la France aux Jeux Olympiques d’Atlanta et de Sydney, finissant respectivement 8e et 7e. Léon a donc naturellement fait de la natation dans un club de la ville rose, sa ville natale. À l’âge de 17 ans, il remporte la médaille d'or au 400 mètres quatre nages et la médaille d'argent au 200 mètres papillon lors des championnats d’Europe en catégorie junior. Ce résultat fît de lui le prospect à suivre durant les Jeux Olympiques de Tokyo en 2021, où il atteint la finale du 400 mètres quatre nages et termine sixième. D’ailleurs, durant cette période, il a décidé de donner un nouvel élan à sa carrière en poursuivant ses études et son entraînement aux États-Unis, où il s'entraîne sous la direction de Bob Bowman, l'entraîneur de Michael Phelps. Après deux victoires lors des championnats d’Europe en 2022 et avoir battu le record du monde de Phelps à Fukuoka en 2023, Léon et le public n’attendent qu’une seule chose : les Jeux Olympiques, chez lui en France.
Les personnes qui s’intéressent à la natation ne vivent que pour une seule chose : pouvoir montrer au grand public leur prodige absolu. C’est désormais chose faite. Aux commentaires de FranceTV, Alexandre Boyon, plante le décor : nous avons affaire à une chance absolue de médailles.
Dans l’antre de Paris-La Défense Arena, ce sont quelques 15 000 personnes qui poussent le prodige toulousain durant toutes les qualifications et lui donnent la force de se sublimer, l’accompagnant dans l’obtention de sa toute première médaille olympique, et en or s’il vous plaît. Sourire aux lèvres, le drapeau français trône au sommet, la Marseillaise chantée par toute une arène, comment mieux démarrer ?
Léon nous donne donc rendez-vous ce mercredi 31 juillet pour non pas une, mais deux finales. Deux finales qu’il remportera dans la même soirée, du jamais vu, s’offrant même le luxe d’améliorer le record olympique.
Au micro de Nelson Monfort, il est revenu sur la finale du 200m papillon : « Mon objectif était de rester un peu avec lui (Kristof Milak). Je sais qu'il a plus de vitesse que moi, donc je voulais rester avec lui jusqu’aux 150m. Au dernier virage, je me suis dit qu'il fallait que j'envoie à la coulée. Je fais une super coulée, j'envoie, je mets tout sur les jambes, j'essaye d’être bien profilé dans l'eau et au final j'arrive à remonter. Après, je me dis que c'est possible, car il y a 15 000 personnes qui m'encourageaient donc ça m'aidait beaucoup, j'avais beaucoup d'énergie pour revenir. C'était énorme. C’est l'une des plus belles courses que j'aie jamais faites. » C’est également l’une des plus belles courses que nous ayons vécues !
Sur les réseaux sociaux, c’est l’effervescence la plus totale, à tel point que le président de la République, lui-même, lui a attribué le statut de légende. Exit le « projet Mbappé », place au « projet Marchand ».
En dépit de tous les succès engrangés, Léon Marchand ne sera jamais Michael Phelps, ni même son égal. Mais bel et bien le premier Léon Marchand. Le Français peut faire un 4/4 absolument exceptionnel grâce au relais, mais en comparaison, l’Américain participait à ses premières Olympiades en Australie, en 2000, à l’âge de 15 ans. Il enchaînera ensuite les Jeux d’Athènes, Pékin, Londres et Rio en 2016, remportant respectivement six, huit, quatre et cinq médailles d’or. Quoi qu’il en soit, à 22 ans, dire que l’avenir s’annonce radieux pour le jeune toulousain est un euphémisme. Un avenir qui voit à minima jusqu’aux Jeux de Brisbane, lors de l’été 2032.