Le 31 décembre dernier, le président Macron a admis que la dissolution a apporté « plus de divisions à l’assemblée que de solutions aux Français ». Une déclaration à l’image de l’année 2024 du chef de l’état. Un numéro d’équilibriste ou le président s’est plus comporté en pompier-pyromane qu’autre chose.
Il promet qu’en 2025 chacun aura son mot à dire et aura le droit de décider. Un droit que beaucoup cette année a pensé lui être retiré. Décisions incongrues, mesures floues tandis qu’à l’extérieur, ces homologues ne comprennent pas ces choix. Analyse.
Celui qui s’imaginait Prix Nobel de la paix
On a tous en tête l’image du président assis au milieu des présidents Trump et Zelensky. Le samedi 7 décembre 2024, les trois chefs d’état
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s’étaient réunis en marge de la réouverture de Notre
Dame. Une image symbolique joliment mise en
scène par le président français qui se voit, depuis
2022 et le début de l’invasion russe en Ukraine, en
pourvoyeur de la paix. Quitte à en délaisser la
politique intérieure française. Un de ces conseillers
disait même que « si le président réussit (à ramener
la paix), il pourrait avoir le prix Nobel de la paix ».
Une vision à l’extérieur que le président a toujours soigneusement entretenu. Comme en témoigne son rapport à l’Europe qu’il a toujours imaginé plus forte, mais qui mérite un réveil « scientifique, intellectuel, technologique, industriel, un réveil agricole, énergétique et écologique » comme il le disait dans son discours du 31 décembre.
Chaos français, au grand plaisir de l’extrême droite
Si la politique extérieure du président Macron est discutable, en France, en revanche, 2024 : ce fut la bérézina. Le président a montré une instabilité à gouverner, ce qui s’est traduit par une grave instabilité gouvernementale. Le pays a connu en un an 4 premiers ministres, une première sous la Ve République (Elizabeth Borne, Gabriel Attal, Michel Barnier, François Bayrou).
Le coup de massue reste la dissolution souhaitée par le président au soir de la défaite du camp présidentiel (14,6 %) le 9 juin aux élections européennes face au Rassemblement National (31,37 %). Personne ne s’y attendait. Ce qui ressemblait à une fausse bonne idée s’est révélé par la suite être le prélude d’une fin d’année risible pour le pays. Emmanuel Macron voulait mettre le pays face à ses responsabilités, il a juste voulu fuir les siennes.
Récemment, c’est François Bayrou qui a été nommé Premier ministre. Le centriste aura la lourde tâche de boucler un budget 2025 boudé par une large partie de l’Assemblée nationale (le NFP et le RN n’excluent pas de voter une nouvelle motion de censure). L’impopularité de Bayrou (66% des Français sont mécontents de lui selon l’IFOP) n’aidant pas, c’est tout un pays qui est plongé dans l’incertitude en cette année 2025.
Plus gouvernant que garant, le président n’a pas été à la hauteur des événements l’année passée. À deux ans de la fin de son mandat, le président Macron a face à lui un chantier majeur pour corriger le tir et regagner la confiance des Français.