Mort de Jean-Marie Le Pen : l’héritage toxique qui gangrène la France

1/7/2025

Le fondateur du Front National, devenu Rassemblement National, est mort ce 7 janvier à l’âge de 96 ans. Il laisse derrière lui un héritage réactionnaire, antisémite, profondément raciste et marqué par une proximité idéologique avec le nazisme. Cet héritage gangrène chaque jour un peu plus la société française. Jean-Marie Le Pen aura marqué, d’une très mauvaise manière, l’histoire de ce pays, s’inscrivant en digne héritier de la France de Vichy.

Celui dont le parti a longtemps été exclu de la vie politique (à juste titre) s’éteint en voyant son œuvre prospérer : son parti est aujourd’hui la troisième force politique de France. Pour lui, c’est une victoire. Depuis le 21 avril 2002, où Jean-Marie Le Pen a accédé au second tour des élections présidentielles face à Jacques Chirac, les idées d’extrême-droite n’ont cessé de progresser en France, jusqu’à imprégner profondément le débat public.

Les politiques menées depuis deux décennies n’ont fait que conforter cette progression, permettant la prolifération d’idéaux nauséabonds et profondément discriminatoires. Les huit années de présidence macronienne ont accéléré la droitisation de l’opinion publique, notamment à travers des mesures répressives et la stigmatisation systématique d’une partie de la population.

Aujourd’hui, plus de 11 millions de Français partagent les idées promues par le Rassemblement National. C’est un échec cuisant pour une gauche qui n’a pas su incarner une réelle alternative aux politiques réactionnaires et libérales de Macron. Bien que le NFP ait redonné un semblant de souffle à cette gauche moribonde, son incapacité à peser durablement dans la balance politique est flagrante. La présence de figures telles que Bruno Retailleau ou Manuel Valls au sein du nouveau gouvernement Bayrou en témoigne.

Jean-Marie Le Pen est mort, mais pas son parti. Pire encore, celui-ci s’enracine chaque jour davantage dans le paysage politique, devenant un parti « comme les autres » dans une France qui diabolise la gauche tout en œuvrant activement à la normalisation de l’extrême-droite.